Voici un petit extrait de mon premier livre : MEMOIRE ET SENTIMENTS :
La route étend devant moi sa monotone bordure de peupliers qui dorent l’automne. Il a plu ces derniers jours, le ciel est traversé de lourds nuages. Sans but précis, je marche pour marcher, puis j’aperçois un peu plus loin les dernières feuilles rouges, fanées, détachées depuis longtemps surement, des branches de cet arbre quasi-dépouillé. Elles courent vainement dans les chemins, et sous chacun de mes pas un froissement de papier sec se fait ouïr. Quelques unes tourmentées par le souffle âpre de la brise montaient en tourbillons comme des papillons morts, pour aller retomber un peu plus loin. Une seule restait encore au bout d’un rameau, affolée elle luttait, tenant plus que par la nervure de sa tige, puis battue par le vent contraire, une rafale plus forte que les autres l’enlève et la voila qu’elle s’envole pour rejoindre ses sœurs et pourrir au pied de l’arbre dont elle avait été le frais honneur et l’ornement.
J’y étais sensible, elle avait attirée toute mon attention, sa résistance me faisait penser, en quelque sorte un peu a ma vie ; et à celle de quelques-uns de mes ascendants… Aussitôt ! La nostalgie envahit mon esprit. Ce n’est plus moi qui marche, c’est la route qui m’amène ; au même moment je me suis mise à remémorer mes premières années de mon existence et les événements de quelques-uns de mes ancêtres, dont maman m’avait si souvent parlée...
Voici un petit extrait de mon second roman : LA DAME DE L'IMMEUBLE :
C'est
à peine une semaine après notre aménagement dans un immeuble en banlieue
parisienne, que nous avions appris d'une façon rocambolesque, l'existence d’une
dame, âgée de soixante-douze ans, dénommée Martin. Une voisine habitant au
huitième étage nous avait précisé qu’elle était originaire de Paris, qu'elle
demeurait dans ce bâtiment depuis déjà une cinquantaine d'années et qu’elle s'y
était installée à l'époque en tant que concierge. Or, aussi étrange que cela
puisse paraître, tout en poursuivant la conversation à son sujet, elle nous
informa avec un zeste d'amertume et sur un ton presque embarrassé :
—
Cette femme, bien qu'elle soit à la retraite, n'a jamais voulu quitter cet
endroit. Elle y tient comme à la prunelle de ses yeux, et pourtant...
Honnêtement,
j'avoue, avoir eu un moment de flottement. Sur le coup, je ne voyais pas à quoi
elle faisait allusion et surtout pourquoi elle nous disait cela.
Ancrée
dans mon cerveau cette confidence anecdotique ne s'est plus jamais effacée de mon
esprit. Mais, pour réellement comprendre, je pense qu'il faut remonter à la
source de cette histoire.